Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Juste pour te dire que je t'aime...

12 mai 2012

Ma bouteille à la mer...

Christiane,

Je t’écris cette lettre que tu ne liras jamais. Plus de 15 ans ont passé et je suis toujours aussi amoureux de toi.

Ce jour-là je t’avais envoyé les poèmes que je t’avais écrits. Mais peut-être se sont-ils perdus, et tu ne les as jamais reçus,

 Je t’ai attendue à l’arrêt de bus sur la place Darche ; je suis venu très en avance et j'ai attendu longtemps... mais pas aussi longtemps que je l'aurais voulu... Pardonne-moi Christiane, j’avais peur de ta réaction, peur que tu me rejettes, que tu me dises que tu ne m’aimes pas… Moi, je t’aimais comme on aime une déesse, rêvant fiévreusement de toi jour et nuit… je dépérissais… je ne mangeais plus, je ne dormais plus… je restais des heures dans ma chambre, recroquevillé sur mon lit, à penser à toi, avec cette douleur dans la poitrine, cette douleur insoutenable mais sans laquelle je ne concevais plus de vivre… Je n'aurais jamais supporté ton refus...


 En fait, je t'ai rencontrée pour la première fois à l'automne 1995, au Lycée Alfred Mézieres. J'étais en première et tu avais une classe de plus que moi. Je te voyais passer dans les couloirs du lycée, avec tes cheveux blonds légèrement cendré, et ton regard qui me fascinait. Bien sûr, toi tu ne me remarquais pas, mais pour moi, chacune de tes apparitions me laissait une impression étrange, qui me poursuivait le reste de la journée. Si bien qu'à la fin, sans que je ne m'en rende vraiment compte, t'apercevoir était devenu un besoin vital. Une fois, une seule, dans ces couloirs, alors que j'étais avec un ami, nos yeux se sont croisés ; j'ai rougis et je n'ai jamais oublié ce regard que tu as eu. Peu de temps après, sont arrivées ces cruelles vacances de février 1996, celles durant lesquelles tout a commencé.  Ce fut une révélation, la première et l'unique de ma vie : j'étais tombé amoureux de toi. C'était un sentiment à la fois insupportable et merveilleux: une douleur me transperçait la poitrine, je ne pensais plus qu'à toi, ton absence était un supplice et pourtant je me sentais l'homme le plus heureux du monde. Quand les cours ont repris, c'est avec ferveur et appréhension que je guettais tes apparitions dans les couloirs. Je te trouvais si belle, si parfaite, et moi si misérable. J'appris à souffrir et te contempler en silence ; je n'ai jamais osé t'aborder.

 Puis tu as quitté le lycée Alfred Mézières pour aller à l’IUT. Je te croisais encore parfois, rarement cependant, dans le bus qui me ramenait chez moi. Je passais alors mes journées à attendre, plein d’espoir, ce fameux bus… Chaque fois, je savais quand tu étais près de moi, car je commençais soudain à avoir froid, à frissonner, et mon cœur se mettait à battre plus fort… Alors je me retournais, je te cherchais du regard, et je t’apercevais toujours. Comme tu étais belle, fascinante, fabuleuse !

 C’est durant cette période de frustration quotidienne que j’ai commencé à tenir un journal intime et à écrire des poèmes. C’était le seul moyen pour moi de pouvoir te dire ce que je ressentais au plus profond de moi-même.

Comme je t’aime, si tu savais…. Christiane, merveilleuse Christiane, tu m’as donné le goût à l’écriture et ce goût n’est plus jamais parti. J’écris, j’écris pour m’exprimer, pour rêver… j’écris pour me taire aussi. J’écris à travers toi sans que tu ne le saches, car c’est dans mon amour pour toi que je puise l’inspiration de chaque mot. Je t’aime Christiane. Que de fois j’ai pu rêver de te dire ces mots en face, et de les déposer en un baiser sur tes lèvres ! Mais voudrais-tu de moi ? Je suis lucide : quelle déesse s’unirait à un simple mortel ?

 J’ai fait ma vie ensuite… Une fois le lycée fini, tout était fini… Je suis parti faire mes études à Nancy, puis en Italie, puis enfin à Paris, où je vis maintenant. J’ai deux enfants que j’aime plus que tout au monde, mais mon mariage est malheureux, toujours sur le fil tranchant du divorce. Je ne sais pas qui d’elle ou de moi n’a pas su aimer l’autre, mais nous sommes à présent comme deux étrangers. J’ai un bon travail cependant, qui me permet de voyager à travers le monde et de rencontrer des gens.

 Ainsi va la vie… On vieillit et on ne suit pas toujours le chemin qu’on croyait avoir pris. Crois-tu que, quand nous serons morts, il y aura quelqu’un là-haut qui viendra nous prendre par la main et nous présenter l’un à l’autre ? Christiane, voici Yannick, celui qui t’a aimé durant toute ta vie quand tu étais sur la Terre. Tu n’en as jamais rien su, mais cet amour qu’il a éprouvé pour toi, jour après jour, c’est nous qui l’avons recueilli, et maintenant que tu es au Ciel nous pouvons te le rendre.

 Christiane, Christiane Perrier, où que tu sois j’espère que tu vis heureuse et aimée. Nous n’avons qu’une vie : la mienne, je te la dédie. Je t’aime.

--- christiane perrier christiane perrier christiane perrier ---

Publicité
Publicité
Publicité